Les mérites des dix premiers jours de Dhul-hijja

Louange à Allah le Sage par excellence ; qui a fait se succéder de bonnes périodes de temps ; pour permettre à ses serviteurs de se rapprocher davantage de sa miséricorde et de son agrément. Nous attestons qu’il n’y a point de divinité digne d’être adorée en toute vérité sauf Allah l’Unique et sans associés, et nous attestons que Muhammad est son serviteur et son messager ; qui a exhorté les fidèles à savoir tirer profit des bonnes saisons. O Allah, rappel ses attributs élevés aux anges proches, adresse lui tes salutations ainsi qu’à sa pure famille, ses nobles compagnons et tous leurs suiveurs dans le bel agir ; jusqu’au jour où l’on payera de ses œuvres. Serviteurs d’Allah, je vous recommande et sans omettre ma propre personne la crainte d’Allah, qui constitue la provision la plus rassurante, pour la rencontre d’un jour, dont le mal ne cesse de planer.

Suite à quoi chers fidèles ; faites preuve de gratitude au Très vénéré ; du fait qu’il vous a octroyé des saisons d’actes d’obéissance sublime, et vous a accordé la santé parfaite du corps, afin d’avancer davantage vers lui. Notez, et qu’Allah vous fasse miséricorde, que le fait pour le serviteur de pouvoir accomplir des actes d’adoration, relève de plus grands bienfaits d’Allah ; dont il incombe d’exalter sa louange et de ne jamais faire preuve d’ingratitude. Ceci peut aussi se traduire entre autres, par le fait d’occuper ces saisons dans la quête de l’agrément d’Allah et de solliciter de lui l’acceptation ; ainsi que la fermeté dans cette religion.

Serviteur du Seigneur très sublime, des journées dont d’autres n’approchent pas en mérite s’annoncent ; et dans lesquelles se rassemblent les actes d’adorations ; que l’on ne saurait trouver ailleurs, compte tenu de la législation divine. Il s’agit des dix premiers jours de zoulhijja ; qui sont les meilleures journées auprès d’Allah. Il a été rapporté du messager d’Allah qui a dit :

« Il n’y a pas des jours ou les œuvres pieuses sont plus aimées d’Allah que ces jours-ci, soit les dix premiers jours de zoulhijja. Les compagnons dirent : O messager d’Allah ; pas même la lutte dans le sentier d’Allah ? Il répondit disant, pas même la lutte dans le sentier d’Allah ; excepté quelqu’un qui se rend à une mêlée avec tous ses biens qu’il perd, et trouve enfin la mort. »

Et Tabarani a ajouté avec une chaine de transmission jugée bonne « multipliez en ces jours l’exaltation de la pureté d’Allah, sa louange, son unicité et sa grandeur. » Et selon la version : « les meilleures journées de l’humanité sont les dix premiers jours de zoulhijja. » Il apparait à la lumière de ces récits, que ces dix jours sont les plus aimés d’Allah, tout comme l’effort fourni par les croyants durant ces jours. Allah a certes    juré par ces jours dans le noble Qur’ an ; comme l’ont signifié plus d’un parmi les pieux prédécesseurs, tels bin Abbas, Ibnoul Zoubeir, Ikrima, Moujahid et autres. Et sont allés du même avis ibn Kathir, ibn Jarir Attabari dans leurs exégèses au sujet de la parole d’Allah :« Par l’Aube ! Et par les dix nuits ! » Et à cela s’ajoute le fait qu’Allah les a aussi mentionnés dans sa parole : « pour participer aux avantages qui leur ont été accordés et pour invoquer le nom d’Allah aux jours fixés, sur la bête de cheptel qu’Il leur a attribuée, « Mangez-en vous-mêmes et faites-en manger le besogneux misérable », comme l’ont estimé bon nombre d’érudits parmi les anciens, tels Al Hassan, Ata, Said ibn Joubeir, Achaafi, Abou Hanifa, Ahmad et beaucoup d’autres.

Serviteurs d’Allah, il nous parait maintenant intéressant, de tabler sur quelques actes méritoires, que le serviteur musulman devra accomplir durant cette période de temps, pour s’attirer l’agrément d’Allah et parvenir à l’élévation en degrés auprès de Lui. On compte parmi ces œuvres ; le pèlerinage, qui ne peut être effectué en dehors de ces jours, et qui fait partie des actes d’adoration les plus importants. Dans le récit recueilli par les deux grands imams ; Al boukhari et Mouslim, on a rapporté du messager d’Allah qui a dit :

«quiconque accompli le pèlerinage sans proférer de mauvaises paroles et poser des actes désagréables, retourne comme au jour de sa naissance ». « D’une visite pieuse à une autre, le serviteur bénéficie de l’expiation des péchés commis entre les deux, et un pèlerinage pieusement accompli n’a pour récompense que le paradis. »

L’assiduité à la prière en groupe effectuée à l’heure et en tenant compte de ses piliers, obligations, conditions, et ce par application pratique de la parole du messager d’Allah : « priez tel que vous m’avez vu prier », fait partie intégrante des efforts à fournir en ces jours. Sans oublier de multiplier les prières surérogatoires, qui vont compenser les manquements qui doivent survenir dans l’accomplissement des prières obligatoires. On rapporta qu’un homme s’adressa au messager d’Allah lui disant : » je sollicite être ton compagnon au paradis », le messager d’Allah lui dit : » prend l’engagement de multiplier les prosternations. » Et dans un autre récit, il a été rapporté que le messager d’Allah dit : » multiplie les prosternations pour Allah, car tu n’as jamais exécuté une prosternation pour ce dernier, sauf s’Il t’absout par elle, une faute et t’élèves en degré. » A ces œuvres s’ajoute le fait de jeuner les neuf premiers jours de Zoulhijja conformément au récit recueilli par imam Ahmad, Annassai, Abou Daoud et ce parmi les récits de Hafsa que le messager d’Allah avait pour habitude, d’observer le jeune pendant les neuf premiers jours de Zoulhijja, le jour d’Achoura, et trois jours tous les mois. » L’érudit annawawi dit à cet effet : « ces actes sont fortement recommandés d’après l’avis du grand nombre d’érudits, même comme le jeune du jour de Arafat l’est davantage pour les non-pèlerins, car il a été mentionné dans un récit son mérite. » le jeune du jour de Arafat j’espère, signifie le messager d’Allah ; qu’il va expier les péchés de l’année d’avant et de l’année d’après. » L’immolation de l’offrande compte parmi les actes essentiels à pratiquer durant cette même période, car selon le récit : » quiconque a la capacité d’immoler un bélier et ne le fait pas, ne devra pas approcher notre lieu de prière ». C’est à la lumière de ce récit que certains érudits ont classé l’immolation de l’offrande comme un acte strictement obligatoire pour celui qui en a les moyens. A cela s’ajoute en ces jours l’exaltation de la pureté d’Allah, sa grandeur, son unicité, sa louange ; et l’éloge du  messager d’Allah avec les formules mentionnées dans la prière, le fait de faire preuve d’humilité vis-à-vis d’Allah par son invocation et son évocation de manière générale. On a rapporté du messager d’Allah qui a dit :

« aimerez-vous que je vous informe sur la meilleure de vos œuvres, la plus pure auprès de votre souverain, celle qui vous élèvera le plus en degré, qui soit meilleure que les donations en or et en argent et qui soit meilleure pour vous que le fait de rencontrer vos adversaires pour une mêlée sans merci ? Ils dirent que si ô messager d’Allah. Il répondit disant : » l’évocation d’Allah ». Et il dit aussi : » les moufarridoune ont devancé les autres » ils dirent qui sont-ils ô messager d’Allah ? Il répondit disant : ceux et celles qui évoquent abondamment Allah. »

On compte aussi parmi les actes pour lesquels il faut s’évertuer avec beaucoup de fermeté en ces temps de grand mérite ; le repentir et l’imploration de l’absolution pour toutes sortes de péchés. Le repentir et le fait de quitter les péchés font partie des actes qu’Allah aime et se réjouit de son serviteur. Quant à l’imploration de l’absolution des fautes, cela constitue une cause d’expiation, de descente des bienfaits et des bénédictions. On a rapporté du messager d’Allah qui a dit : « bien heureux soit celui qui va retrouver dans ses parchemins ; beaucoup d’imploration d’absolution des fautes. » Et sa parole : » quiconque aimerait que ses parchemins soient pour lui une cause de réjouissante au jour terrible, qu’il multiplie l’imploration de l’absolution des fautes, et aussi les œuvres pieuses recommandées dans les dix premiers jours de zoulhijja ; l’aumône ; même si la meilleure est celle destinée aux proches parents. » Et selon le récit : » tout être sera sous l’ombre de son aumône jusqu’à ce qu’Allah juge entre ses créatures ». A toutes ces bonnes œuvres précitées ; s’ajoute aussi le fait de porter assistance aux nécessiteux parmi ses frères soumis, dissiper leurs gènes ; leur introduire la réjouissance dans l’âme ; les secourir dans le bien et la droiture. D’après Bin Oumar ;

« un homme vint au messager d’Allah et lui dit : O messager d’Allah, quel serviteur est plus aimé d’Allah ? Il répondit disant : celui dont les gens tirent le plus profit ; et l’acte d’adoration le plus prisé auprès d’Allah est une réjouissance que tu introduis dans l’âme d’un serviteur soumis ; en dissipant de lui la gêne ; s’acquittant de sa dette, et éloignant de lui la faim. Que j’accompagne un frère dans sa gêne dit le messager d’Allah, est plus aimé de moi que le fait d’observer une retraite spirituelle d’un mois dans cette mosquée ; il indiqua la mosquée de Médine. Quiconque maitrise sa rage tout en étant en état de force, le Très Vénéré remplira son cœur au jour de la résurrection d’agrément, quiconque accompagne son frère pour un besoin jusqu’à ce qu’il l’acquiert, Allah va raffermir ses pas au jour où certains autres vont trébucher. »

La quête du savoir profitable fait partie intégrante des efforts à fournir durant cette période ; savoir par lequel l’on parviendra à parfaire son credo, ses adorations. Et certes Allah agréé les actes d’adoration si le serviteur purifie ses intentions et les accomplit conformément aux enseignements du messager d’Allah. Ainsi donc, la science devient le seul outil de discernement valable. Toutefois, le diable banni s’évertue à détourner l’homme de la quête du savoir. Il en est ainsi parce qu’il sait parfaitement que celui qui est versé dans la science profitable réalise parfaitement ce pour quoi il a été créé, et s’oriente par là même vers le paradis. Et selon le récit : » quiconque emprunte une voie pour acquérir la science, Allah lui facilite l’accès au paradis ».

Il a été rapporté par Imam Mouslim et autres et ce parmi les récits de Oummou Salama du messager d’Allah qui a dit : « si vous apercevez le croissant lunaire de Zoulhijja, et que l’un de vous désire immoler l’offrande, qu’il ne rase pas ses cheveux et ne coupe pas ses ongles » et selon la version : » qu’il ne rase pas ses cheveux et ne coupe pas ses ongles jusqu’à ce qu’il immole ». Il s’agit peut-être de l’assimiler à celui-là qui conduit l’offrande « Et ne rasez pas vos têtes avant que l’offrande [l’animal à sacrifier] n’ait atteint son lieu d’immolation » dit le Très Haut. Cette interdiction s’applique en apparence, spécifiquement à celui-là qui désire immoler, mais ne mêle pas le restant des membres de la famille, sauf si l’un d’eux voudrait immoler pour lui-même. Cependant, il n’y a pas de mal à se laver les cheveux et à les frotter, même si cela peut causer la chute de quelques un. Il incombe donc à tous les serviteurs soumis ; d’occuper ces jours par les actes d’obéissance d’Allah, son évocation, sa gratitude, la mise en pratique de ses injonctions et l’abstinence de ses interdits, afin de s’exposer à ses gratifications et à son agrément. Multiplier la lecture du Qur’ an, la bonté, et les actes de bienfaisance sous toutes leurs formes, tout comme les actes surérogatoires. Réaliser l’excellence dans les actes obligatoires. Baisser le regard, préserver la langue de ses méfaits et prenez enfin garde de causer du tort aux serviteurs d’Allah.

O Allah notre Seigneur, parachève les bienfaits que tu nous as accordés en rendant parfait notre foi, et fais de nous des hommes reconnaissant et généreux. Prière et salutation d’Allah sur le plus sincère des dévots ; et louange à Allah, qui ne laisse jamais perdre la récompense des bienfaisants.

Sermon lu au Complexe Islamique de Tsinga à Yaoundé, le vendredi 04-10-2013 correspondant au 28 zoulka’ da 1434 H, par l’iman Muhammad ben Abdoul Fatah Alhazimi et traduit par le frère Abdoullah Atangana 96 65 74 40 //  76 00 05 03.