Louange à Allah Le Très Vénéré ; nous le louons et lui sommes reconnaissant pour ses faveurs et o combien nombreuses. Nous attestons qu’il n’y a point de divinité digne d’être adoré en toute vérité sauf Allah l’unique et sans associé, et nous attestons que Muhammad est son serviteur et son messager, son élu de parmi tout ce qu’il a créé ; O Allah, adresse lui tes salutations ; fait ses éloges auprès des anges proches, ainsi qu’à sa pure famille, ses nobles compagnons et tous leurs suiveurs dans le bel agir jusqu’au jour où les cœurs seront bouleversés et les regards figés.
Serviteurs d’Allah, je vous recommande sans omettre ma propre personne la crainte d’Allah ; et c’est sans nulle doute elle, la cause de la félicité dans les deux demeures.
Suite à quoi chers frères et sœurs dans la foi ; il a été rapporté du messager d’Allah qui a dit : « N’est-ce pas dans le corps un morceau de chair, tel que s’il est bon tout le corps est reformé, et s’il est corrompu ; tout le corps est corrompu, n’est-ce pas le cœur » Cette parole est en toute vérité ; semblable à une posologie, de la part du meilleur des envoyés. De ce point de vue ; quiconque ressent la corruption des membres de son corps ; qui s’explique par le fait de poser par ceux-ci des actes répréhensible, doit être convaincu, et ce, de manière certaine que le centre de tous ces malheurs est le cœurs. Quels sont donc nos états envers nos cœurs ? Ces cœurs qui sont le lieu de toute la considération, un jour dont toute la royauté n’appartiendra qu’Allah. Et la parole d’Allah : « le jour ou ni les biens, ni les enfants ne seront d’aucune utilité, sauf celui qui viendra à Allah avec un cœur sain ». Et ce cœur est le lieu de regard d’Allah ; et selon le récit : « Certes Allah ne regarde ni vos apparences, ni vos richesses ; cependant il regarde vos cœurs et vos œuvres ». Dis-moi donc serviteur d’Allah ; qu’est-ce qu’Allah observe dans ton cœur en ce moment ? Le cœur est aussi le siège de la pureté du culte, qui est en fait la condition essentielle, sans laquelle l’œuvre ne saurait être agréé. Et c’est cela qui ressort dans la parole du Très Haut :
« Il ne leur a été recommandé, cependant, d’adorer Allah, Lui vouant un culte exclusif, d’accomplir la prière et d’acquitter la zakat. Et voilà la religion de droiture ».
Un cœur sincère est exclusivement attaché à Allah, dès lors ; tous les actes de son porteur deviennent des actes d’adorations ; quand bien même, il s’agit des actes neutres ; tel manger, boire ; car il s’en sert pour parvenir à l’adoration de son Seigneur.
On a rapporté qu’Ikrima ben Abi Jahl, qui fut parmi ceux qui ont le plus causé du tort au messager d’Allah ; a prit la fuite vers le Yémen, lorsque le messager d’Allah entra victorieux à la Mekke en l’an huit de l’hégire. Il emprunta ainsi un navire ; qui lors de son mouillage sur mer ; se trouva mêlé à des vents violents. Certains occupants du navire dirent :
”Faite preuve de sincérité ; et sachez que vos divinités ne vous seront d’aucune utilité ici. C’est ainsi qu’Ikrima dit : par Allah ! Si ce n’est que la sincérité qui me sauve en mer, c’est aussi elle qui me sauvera sans nul doute en terre ferme. Oh Allah mon Dieu dit-il, je m’engage que si tu nous sauves dans cette situation, j’irai rencontrer Muhammed « à lui le salut et la paix » et je lui ferai allégence et sans nul doute, je le trouverai compatissant et généreux. C’est ainsi qu’il rencontra le Messager d’Allah et embrassa l’islam”.
Et selon le récit, Abou Houraïra a interrogé le Messager d’Allah lui disant : Oh Messager d’Allah ! Qui est plus en droit de bénéficier de ton intercession au jour de la résurrection ? Il répondit disant : « celui qui proclame qu’il n’y a point de divinité digne d’être adoré en toute vérité sauf Allah, en ayant le cœur sincère ». A la lumière de ces deux récits, il apparait clairement que la sincérité qui est la pureté du cœur ; profite à celui qui en est doté dans la vie d’ici-bas et celle de l’au-delà.
Et qui te dira ce que signifie aimer, la place de l’amour est dans le cœur, “or les croyants sont les plus ardents en l’amour d’Allah”. Allah est le seul à être aimé pour soi ; et tout le reste en dehors de lui doit être aimé en fonction de l’amour qu’on lui doit. Et c’est ce qui ressort de la parole d’Allah : « et quiconque exalte les injonctions sacrées d’Allah s’inspirent, en effet, de la piété des cœurs ». Permettant donc de cette manière, de parvenir au degré mentionné par Allah dans sa parole :” qu’Il aime et qui l’aime” et qui s’exprime aussi par ce qui a été rapporté du Messager d’Allah qui a dit :
« lorsqu’Allah aime son serviteur, il le signifie à l’ange Gabriel qui reçoit l’ordre de l’aimer à son tour et de transmettre aux habitants des cieux la même chose : et c’est donc ainsi que ce dernier est aimé par les habitants des cieux et trouve l’agrément parmi les habitants de la terre ».
Parmi les actes d’adoration sublimes qu’effectuent le cœur, il y a le fait d’avoir conscience d’être cerné totalement par Allah en tout lieu et en tout temps. Et pourquoi pas, alors qu’Allah « le Très Haut » dit :” Et sachez qu’Allah sait ce qu’il y a dans vos âmes. Prenez donc garde à lui” et voilà en effet la nature d’un cœur vivant, toujours attaché à l’au-delà. Chaque fois qu’il est appelé à commettre un acte répréhensible, il se rappelle de la terrible station qu’Allah nous mentionne dans cette parole :
”Alors, quand ils y seront, leur ouïe, leurs yeux et leurs peaux témoigneront contre eux de ce qu’ils œuvraient. Ils diront à leurs peaux : “Pourquoi avez-vous témoigné contre nous ?” Elles diront : “C’est Allah qui nous a fait parler, Lui qui fait parler toute chose. C’est Lui qui vous a créés une première fois et c’est vers Lui que vous serez retournés”. Vous ne pouvez-vous cacher au point que ni votre ouïe, ni vos yeux et ni vos peaux ne puissent témoigner contre vous. Mais vous pensiez qu’Allah ne savait pas beaucoup de ce que vous faisiez. Et c’est cette pensée que vous avez eue de votre Seigneur, qui vous a ruinés, de sorte que vous êtes devenus du nombre des perdants”.
Il est très bon de savoir que les péchés commis dans le secret, annulent les œuvres même si elles sont semblables à des montagnes. Comme dans le récit de Sawbane qui confirme avoir entendu le Messager d’Allah dire :”
« je reconnaitrais dans ma communauté des gens qui viendront avec des œuvres semblables à des montagnes gigantesques. Sauf qu’Allah réduira toutes ces œuvres en poussière. Sawbane dit : oh Messager d’Allah ! Décris-les nous, de peur que par inadvertance nous soyons compté parmi eux. Il répondit disant : il s’agit de vos frères qui s’investissent dans les dévotions nocturnes comme vous le faites, sauf que quand ils se trouvent seuls avec les interdits d’Allah, ils transgressent ».
On compte parmi les actes d’adoration du cœur la crainte révérencielle d’Allah, donc l’approche analogique renvoie à la parole d’Allah : “Si Nous avions fait descendre ce Coran sur une montagne, tu l’aurais vu s’humilier et se fendre par crainte d’Allah. Et ces paraboles, Nous les citons aux gens afin qu’ils réfléchissent”. Si c’est donc ainsi son impact sur une montagne, quand serait-il sur un morceau de chair ? Allah a donc ainsi décrit les cœurs des croyants dans sa parole : “Les vrais croyants sont ceux dont les cœurs frémissent quand on mentionne Allah. Et quand Ses versets leur sont récités, cela fait augmenter leur foi. Et ils placent leur confiance en leur Seigneur”. Il est très Important de noter que les cœurs, quel que soit ce qu’ils avancent comme bien, demeurent réduits en ce qui concerne l’expression de la gratitude vis-à-vis d’Allah. Et la parole d’Allah :
“Ceux qui, de la crainte de leur Seigneur, sont pénétrés, qui croient aux versets de leur Seigneur, qui n’associent rien à leur Seigneur, qui donnent ce qu’ils donnent, tandis que leurs cœurs sont pleins de crainte [à la pensée] qu’ils doivent retourner à leur Seigneur. Ceux-là se précipitent vers les bonnes actions et sont les premiers à les accomplir”.
Voilà donc les cœurs des gens de la félicité au jour de la grande rétribution. Et méditez avec moi si vous le voulez la parole d’Allah :
“Le Paradis sera rapproché à proximité des pieux. Voilà ce qui vous a été promis, [ainsi qu’] à tout homme plein de repentir et respectueux [des prescriptions divines] qui redoute le Tout Miséricordieux bien qu’il ne Le voit pas, et qui vient [vers Lui] avec un cœur porté à l’obéissance. Entrez-y en toute sécurité”. Voilà le jour de l’éternité ! Il y aura là pour eux tout ce qu’ils voudront. Et auprès de Nous il y a davantage encore”.
Il est très important de savoir serviteurs d’Allah ; que le cœur s’aveugle, fait preuve d’insouciance, s’endurcit, peut être scellé, dévie, tombe malade, bien plus, peut trouver la mort. De ce point de vue, veuillez sur vos cœurs et rassurez-vous qu’il sont en parfait état. Et si jamais une maladie les affecte, investissez-vous urgemment à les traiter comme l’a signifié Yahya Ibn Mouadh : les médicaments du cœur sont au nombre de cinq : la lecture du qur’an avec méditation, la famine, la dévotion nocturne, l’humilité vis-à-vis d’Allah au dernier tiers de la nuit et la compagnie des pieuses personnes. Par Allah ! Il n’y a ni bonheur, ni quiétude dans ce bas-monde et dans l’au-delà qu’à travers la dévotion, qui consiste à n’adorer qu’Allah seul. ceux qui ont cru, et dont les cœurs se tranquillisent à l’évocation d’Allah”. N’est-ce point par l’évocation d’Allah que se tranquillisent les cœurs ? où te diriges-tu donc oh cœur ! Toi qui a certes la notoriété sur tous les autres membres du corps ! Craint donc Allah sur le restant des membres du corps ; évitant de cette manière le châtiment du feu de l’enfer, qu’Allah décrit en ces termes : Le Feu attisé d’Allah qui monte jusqu’aux cœurs. Soit donc de la sorte, ô cœur ! Serviteur d’Allah, pieux, repentant les injonctions divines ; et sache qu’il y a pour toi dans le qur’an une guérison, et ce comme dans la parole d’Allah : ô gens ! Une exhortation vous est venue, de votre Seigneur, une guérison de ce qui est dans les poitrines, un guide et une miséricorde pour les croyants. Et prenez garde de la dureté des cœurs, résultat des faux et longs espoirs. Et au très Haut de dire :
« Le moment n’est-il pas venu pour ceux qui ont cru, que leurs cœurs s’humilient à l’évocation d’Allah et devant ce qui est descendu de la vérité [le Coran] ? Et de ne point être pareils à ceux qui ont reçu le Livre avant eux. Ceux-ci trouvèrent le temps assez long et leurs cœurs s’endurcirent, et beaucoup d’entre eux sont pervers ».
Il existe cependant des cœurs qui adorent Allah à la perfection, se réjouissant par l’obéissance, s’affligeant par la désobéissance, veillant très scrupuleusement à ce qu’ils avancent, et portés par des personnes qui invoquent Allah par l’invocation du prophète qui disait très souvent : “oh toi qui bouleverse les cœurs d’un sens à l’autre, affermit mon cœur dans ta religion”. C’est ça la frayeur réelle ; car ceux-là savent parfaitement que pas un cœur ; sauf s’il se trouve entre deux doigts du tout miséricordieux et qui l’oriente selon sa volonté. S’il veut, le dresse, s’il veut ; l’égare. Et il redoute aussi un Jour où les cœurs seront bouleversés ainsi que les regards.
Serviteurs du très vénéré, “Il y a bien là un rappel pour quiconque a un cœur, prête l’oreille tout en étant témoin”.
Oh Allah ! notre “Seigneur ! Ne laisse pas dévier nos cœurs après que Tu nous aies guidés ; et accorde-nous Ta miséricorde. C’est Toi, certes, le Grand Donateur !”
Prière et salutation d’Allah sur l’homme au cœur le plus pur, notre prophète Muhammad, et louange à Allah ; qui va certes rassembler les gens en un jour où ni les biens, ni les enfants ne seront d’aucune utilité, sauf celui qui viendra à Allah, avec un cœur sain”.
Sermon lu au Complexe Islamique de Tsinga à Yaoundé, le vendredi 31-05-2013 correspondant au 21 rajab 1434 H, par l’iman Muhammad ben Abdoul Fatah Alhazimi et traduit par le frère Abdoullah Atangana +237 96 65 74 40 // +237 76 00 05 03.